Deux idées qui m’avaient paru utiles, mais qui ont été difficiles à faire fonctionner, et puis encore une.
Idée 1: les devoirs de vacances, pour aider nos étudiants fraîchement issus du lycée à réviser ou acquérir le socle de connaissances nécessaire à un bon démarrage. Le cahier étant envoyé à l’inscription, les lycéens-presque-étudiants peuvent ainsi se préparer à la rentrée. Premier obstacle: tant que le dossier n’est pas complet, l’étudiant n’est pas officiellement inscrit. C’est très souvent en septembre que se finalise le dossier – le cahier ne parvient donc pas à temps. Sans parler des vacanciers injoignables, des jeunes préférant profiter à plein de leurs congés ou déjà très pris par des CDD.
Au bout de 4 ans d’expérience, je dirais qu’environ 60% des néo-entrants ont effectivement ouvert le cahier de vacances – capables de remplir parfaitement leur dossier du premier coup, joignables et motivés pour travailler, c’est-à-dire ceux qui en ont sans doute le moins besoin. Ensuite, côté enseignement, commencer l’année par des corrections n’est guère engageant, et interrompre un élan pour y revenir un peu frustrant.
Idée 2 : test de niveau en début d’année puis cours adaptés aux différents publics pour combler les lacunes. Mais au lieu de créer une ambiance d’appartenance inconditionnelle au groupe, on commence par trier les étudiants et, soit les conforter dans leurs complexes, soit les braquer par une douche froide. J’ai essayé une variante pour ne pas diagnostiquer un niveau : valider des compétences déjà acquises et identifier les chaînons manquants. Mais parfois on retourne à la case départ, car certains étudiants accumulent justement tous les manques… Et souvent, on est confronté à la difficulté de ventiler les étudiants vers une mosaïque de thématiques suivant des menus individualisés. Et puis surtout, comment peut-on espérer remédier en 1 heure ou deux là où plusieurs années-lycée ont échoué? C’est bien plutôt à une stratégie différente et de long terme qu’il faudrait avoir recours…
De ce fait, idée 3 : ce que j’ai essayé cette année. Pas de tests de niveaux mais travail en groupes mélangés avec esprit d’équipe (« on a tous quelque chose à apporter et à recevoir »). En présentiel, des activités qui font participer tout le monde (avec l’aide de clickers, ou par tablées) et sollicitent les connaissances du socle que l’on espère devenir commun. En distanciel, sur une plateforme type Moodle-Dokeos-Wims etc, des exercices accompagnés de corrections et feedback adapté aux erreurs, à répéter chez soi (ou dans le bus) sans modération ni témoin, et à son rythme, avec au bout des efforts, une mémorisation par entraînement (effet testing). En ligne de mire un test de fin de période (au bout de 3 à 4 semaines) qui permet à chacun de se positionner de manière globale – soit en évaluation formative, soit en note « qui compte » en fonction des publics.
Après la tentative de cette année, le bilan semble assez encourageant pour pousser à creuser dans la même direction l’an prochain. A suivre donc…