Mon module n’est pas encore terminé, il reste encore environ la moitié des heures et j’aimerais ré-ajuster mes méthodes ou mes contenus pour mieux coller aux besoins d’apprentissage des étudiants.
C’est peut-être le moment de leur demander quelle perception ils ont du cours…
Mais pourquoi ? Parce que…
- l’enseignant montre ainsi qu’il s’intéresse au retour étudiant et va en tenir compte.
- le retour étudiant est valorisé et la participation étudiante aux EEE ainsi encouragée.
- il y a parfois besoin de clarifier les remarques libres, souvent courtes ou allusives.
- certaines suggestions sont contradictoires entre elles : laquelle faut-il suivre ?
- la critique d’une pratique peut susciter des explications rassurantes de l’enseignant.
- Il sera légitime d’écarter une critique battue en brèche par le reste du groupe.
- si l’enseignant exploite l’idée d’un étudiant, l’action suscitera intérêt et adhésion.
- si l’enseignant suit les conseils des étudiants, ils se sentent engagés dans la réussite du cours.
Pas facile cependant de se tenir devant ses étudiants et de lancer un débat sur les améliorations qui peuvent être apportés au cours… !
Répondre à des critiques est difficile sans se placer sur la défensive, ou pire encore, renvoyer les étudiants dans les cordes en les accusant d’être eux-mêmes coupables d’une situation insatisfaisante.
Mais si l’on parvient à rester ouvert et constructif, non seulement on gagne le respect des étudiants, mais on effectue un acte pédagogique: combien de fois doivent-ils eux-mêmes faire face à des commentaires négatifs sur leur travail ? L’enseignant mis en situation comparable peut montrer que l’on tire des leçons d’un retour négatif et comment, que la recherche de solutions fait partie d’une posture professionnelle.
NB : la lumière peut surgir d’un débat improvisé, certes, mais sans doute est-il plus prudent de préparer ce moment d’échanges.
Côté enseignant, il est utile de faire un point sur les grandes directions à explorer a minima, tout en prévoyant du temps pour les thèmes supplémentaires que les étudiants souhaiteraient soulever.
Côté étudiant, une entrée en matière progressive est souhaitable : peut-être est-ce la première fois qu’ils évaluent des enseignements, peut-être doivent-ils consacrer quelques minutes à séparer émotion et analyse constructive, à comprendre ce que l’on attend de l’exercice, à trouver les mots justes pour exprimer leur perception.
On peut commencer par donner en amont un questionnaire à remplir, afin de poser les jalons de la réflexion.
- Ce questionnaire dépouillé, vient le moment de dialoguer avec les étudiants.
- Alternativement, on peut le travailler directement en classe, écrire au tableau les observations signalées à l’oral et faire voter le groupe pour voir ce qui remporte un consensus.