Le 8 mars, dans le cadre des « journées-ateliers » de la DIP (Direction de l’Innovation Pédagogique) à l’Université Paris-Sud, le Pr Emmanuel Durand, PU-PH de bio-physique, ancien responsable du département de pédagogie de la faculté de médecine à l’université de Strasbourg, et président du jury de la PACES à PSUD, est venu nous expliquer pourquoi et comment on peut évaluer avec les QCM.
Si on estime couramment qu’une copie rédigée permet aux étudiants de mieux démontrer la qualité de leurs raisonnements et de leurs connaissances, la notation en revanche risque de ne pas leur faire honneur : d’un correcteur à l’autre, on note des écarts-types si élevés qu’il faudrait jusqu’à 78 correcteurs en français (et 13 en mathématiques, tout de même…) pour ramener l’intervalle de confiance à 1 (travaux de Laugier et Weinberg). Dans la perspective d’accorder ou non un diplôme, ou pire de sélectionner sur concours, voilà un argument de poids.
Oui mais… Qu’évalue-t-on réellement avec un QCM ? Des connaissances, des compétences, un savoir-être déclaratif, ou parfois simplement la capacité du répondant à élaborer des stratégies de contournement : la réponse juste est souvent la plus longue, placée en b ou c etc. A l’auteur du QCM de les déjouer… En revanche on n’évalue pas la créativité, ni l’évocation.
Les QCM en annales représentent aussi une incitation et un medium pour apprendre : raison de plus pour les rendre pédagogiques. Pas de pièges donc, pas de doubles négations ou de déductions si complexes que l’on teste la logique du répondant plutôt que la maîtrise des connaissances au programme. Le temps de préparation est important, mais quasi-nul en revanche pour les corrections, effectuée par lecture optique.
Entre autres bienfaits, les stats sur QCM permettent également leur rétro-évaluation : une proposition fausse constamment choisie pointe une question mal posée, piégeuse ou… une erreur dans le corrigé.
Lisez ici le ppt du Professeur Durand (bibliographie en dernière planche).