Résumé

Une interview de Mathilde SVAB, responsable de la Licence professionnelle Technico-Commercial, IUT de Cachan, Université Paris-Sud. (Modèle de maquette en lien dans le billet)

On trouve mention des blocs de compétences dans la loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale : « Art. L. 6323-6.-I. ― Les formations éligibles au compte personnel de formation sont les formations permettant d’acquérir le socle de connaissances et de compétences défini par décret. » L’arrêté du 30 juillet 2018  fixant le cadre national des formations y revient :

« Les parcours de formation visent l’acquisition de connaissances et de compétences qui constituent les caractéristiques du diplôme national visé. Ils forment des ensembles cohérents d’unités d’enseignement permettant une structuration en blocs de connaissances et de compétences. »

C’est souvent à l’occasion d’une refonte de maquettes pour une démarche de ré-accréditation en fin de contrat quinquennal que les universités repensent leurs formations non plus seulement en blocs de connaissances à acquérir, mais également en blocs de compétences. Ceux-ci répondent aux besoins de la Formation tout au long de la vie, et facilitent l’insertion professionnelle des diplômés. Mais faire évoluer un programme rédigé par discipline vers un déroulé interdisciplinaire aboutissant à l’acquisition de compétences n’est pas simple.

Mathilde Svab, responsable de la Licence professionnelle Technico-Commercial, IUT de Cachan, Université Paris-Sud, nous fait partager son expérience.

« Au début, j’étais paniquée, explique-t-elle, et j’avais peur d’aboutir à une coquille vide ». «Passer aux compétences », un exercice de combinatoire et d’expertise rédactionnelle, ou bien une démarche significative ? On peut en juger en consultant les modalités de contrôle des connaissances avant et la maquette de la formation après. Suivant le modèle de Tardif, ont été définies les compétences, composantes essentielles, apprentissages critiques et situations professionnelles.

Tout d’abord, l’approche-compétence « donne du sens à la formation », comme l’explique Jacques Tardif, aussi bien pour les étudiants que pour les équipes. La démarche permet de clarifier les objectifs et les contenus, et se relier au monde professionnel. Par exemple, c’est une réunion avec des professionnels qui a permis d’identifier une des trois compétences de « Technico-commercial(e) » : non pas « négocier » comme prévu initialement, mais « gérer le portefeuille client », qui colle mieux à la réalité du terrain.

Ensuite, l’inquiétude se dissipe si l’on ne reste pas seul avec cette tâche. Il faut « se laisser accompagner », précise-t-elle, et profiter des opportunités : le séminaire 2018 et les ateliers animés par Yvan Pigeonneat ont permis d’avancer par étapes successives, les idées mûrissant d’une séance à l’autre. Mathilde a travaillé en équipe resserrée avec Nicolas Liébeaux, chef de département, et Véronique Tibayrenc, enseignante en Stratégie et Services orientés clients. Puis quelques réunions ont été organisées en groupe plus large, la difficulté en Licence Professionnelle étant de rassembler les intervenants extérieurs sur les mêmes créneaux. Plus on communique, plus les idées font leur chemin… Clairement le temps doit faire son œuvre.

A ce stade, le dispositif devra être mis à l’épreuve des faits. Premier point d’attention sans doute, l’évaluation des compétences, avec une démarche de portfolio à mettre au point. Seconde interrogation : dans quelle mesure une transformation pédagogique s’opérera-t-elle ? On voit déjà comment la pédagogie « active » correspond bien aux objectifs visés, par ex avec l’apprentissage par problèmes… A suivre donc, et à l’année prochaine, Mathilde !

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