Résumé

« Mes étudiants ne travaillent pas assez ou pas régulièrement »; « Ils ne préparent pas leur TD »; « Ils sont trop passifs en séance »; « Leurs bases méthodologiques sont défaillantes »; « Ils n’arrivent pas à trier et hiérarchiser les informations fournies en cours »…

 Et si en changeant nos pratiques pédagogiques, on motivait chez eux un apprentissage en profondeur? Après quelques années d’expérimentation de la pédagogie active et inversée à niveau Master, nous avons souhaité tester sa faisabilité en Licence (niveau L2). Notre stratégie : supprimer les cours frontaux et créer un scénario pédagogique reposant sur l’alternance de phases d’assimilation distancielle (travail en autonomie sur une plateforme interactive; cours synthétiques en ligne et exercices obligatoires ; quizz d’auto-évaluation) et de mises en application présentielles (travaux variés réalisés en petits groupes disposés en îlots; encouragement à la prise de parole; passage au tableau; débats). Le temps en salle, très interactif, est ainsi recentré sur le questionnement, la méthodologie (démarche analytique, schématisation d’énoncés) et la mise en situation concrète. Il permet en outre un soutien individuel en temps réel.

Pourquoi ?

Nos objectifs : Renforcer la motivation des étudiants (et donc celle des enseignants !), les rendre plus actifs/interactifs en séance, les pousser à travailler en autonomie, les responsabiliser sur leur progression et favoriser l’ancrage à long terme des connaissances et savoir-faire visés dans l’UE.

Apports de l’expérience côté étudiants : Les réponses des étudiants à une enquête montrent une adhésion très forte à la démarche, une motivation accrue, une mise au travail effective, un sentiment de pouvoir mieux communiquer/interagir avec leurs enseignants.

Apports de l’expérience côté enseignant : Les pédagogies actives impliquent un changement de posture de l’enseignant : l’aspect moins « frontal » de l’enseignement permet des interactions beaucoup plus riches avec les étudiants et l’identification plus aisée des difficultés individuelles ou généralisables au groupe.

Combien de temps cela m'a-t-il pris ?

La mise en place de ce dispositif a pris environ un an car il s’agissait de restructurer radicalement une unité d’enseignement (UE) de 50 heures. La première étape a consisté à formuler les objectifs d’apprentissage visés (OAV) de l’UE, qui n’avaient jusqu’ici pas été explicités, afin d’aligner au mieux activités, supports pédagogiques et évaluations. Cette phase a été grandement facilitée par le suivi d’une formation adhoc. Nous avons ensuite généré un scénario pédagogique progressif, couvrant l’ensemble du programme. Enfin, nous avons créé et mis en ligne les différents supports sur e-campus (cours synthétiques, exercices, quizz). La démarche est facilement transposable à un nombre moindre d’heures d’enseignement.