Forme d’apprentissage ou les apprenants sont placés en groupe et doivent résoudre un problème pour lequel ils n’ont pas toutes les connaissances et/ou les compétences nécessaires ; la collaboration entre les apprenants et le soutien d’un tuteur leur permet de résoudre le problème posé.
Nicole Rege, Denis Berthiaume, La pédagogie de l’enseignement supérieur, repères théoriques et applications pratiques, Tome 2 : se développer au titre d’enseignant, 2013.
Comment ça fonctionne ?
L’APP se caractérise par une alternance entre des phases de travail en équipe et des phases de travail individuel autour d’une « situation-problème » ou « mission ». Contrairement à un projet, l’objectif est l’apprentissage effectué et non la résolution de la situation-problème.
- La première phase, nommée séance « aller », s’appuie sur l’équipe pour identifier de multiples pistes, en ce sens c’est une phase « divergente ». Elle vise particulièrement à identifier les acquis d’apprentissage visés (AAV) et à définir un plan d’action pour leur acquisition. Un compte rendu est rédigé par le secrétaire de l’équipe à l’issu de la séance « aller ». Il précise le problème reformulé, les concepts clés qui devront faire l’objet d’apprentissage et le plan d’action pour y parvenir.
- La deuxième phase, de travail individuel, consiste à exécuter le plan d’action, étudier les ressources, apprendre ce qui doit être appris et montrer le lien entre ces apprentissages et la situation-problème en proposant une solution pour sa résolution. La phase de travail individuel se concrétise par la production d’un livrable individuel qui sera auto-évalué et/ou évalué.
- La troisième phase, appelée séance «retour », en équipe, convergente, vise à faire le point sur les apprentissages individuels. Cette phase peut se terminer par une mise en commun en grand groupe, avec un (ou plusieurs) rapporteur(s) par équipe.
- Une mise en pratique appelée « Labo » peut compléter le cycle de l’APP lorsque c’est pertinent. Il s’agit alors d’une réalisation en lien avec la situation problème. C’est en quelque sorte un « TP sans sujet ».
- Le cycle peut se terminer par la mise en perspective des apprentissages réalisés dans un « cours de restructuration » ou par une séance de questions-réponses.
Pourquoi l’APP ?
L’apprentissage par problème est une modalité pédagogique « active » visant à engager les étudiants pour développer un apprentissage disciplinaire en profondeur, mais aussi des compétences transversales telles que le travail en équipe efficace, la communication, l’écoute, l’organisation, la gestion du temps, et l’autonomie, la capacité à apprendre par soi-même, tout en étant guidé, du moins au début, notamment par une démarche d’analyse rigoureuse et des ressources choisies.
L’enseignant change de posture
Lors des séances d’APP, les enseignants présents ont un rôle de tuteurs et non de professeurs : ils guident, ils orientent, mais ils ne font pas cours. Durant les séance Aller et Retour, pour ne pas casser la dynamique de travail autonome en groupe, ils ne répondent jamais directement aux questions techniques portant sur l’objectif d’apprentissage. Pour autant, les étudiant.e.s ne sont pas abandonnés pour apprendre par eux- mêmes sans direction. Pour chaque séance, des références précises aux ressources pertinentes sont données, les acquis d’apprentissage et livrables attendus sont explicités et discutés, des évaluations formatives sont prévues et un cours de restructuration est proposée, a minima sous forme de question- réponse. Le cours de restructuration peut également mettre en perspective la résolution d’une situation- problème dans un cadre plus théorique, plus général ou faire un point sur une difficulté conceptuelle fréquente.
L’APP est-il adapté à tout le monde ?
Les pédagogies actives peuvent susciter de la motivation et de l’engagement, mais également une forme de résistance de la part de certains étudiants, soit qu’ils doutent de leur capacité à apprendre par eux mêmes et demandent des « cours », pour se rassurer, soit qu’ils estiment que le travail d’équipe leur fait perdre du temps par rapport à un enseignement plus directement transmissif. Pourtant, l’efficacité de ces pédagogies est largement démontrée par les résultats de la recherche [Chui], notamment en termes d’acquisition en profondeur et à long terme, et ce, quelles que soit les facultés et les performances initiales des étudiants. Il faut donc parfois lutter contre la perception erronée des étudiants [Deslauriers]. Ce point est repris dans cette fiche de lecture.
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Une réponse à « Apprentissage par problèmes, de quoi s’agit-il ? »